« Méfie-toi de ta conscience » : la phrase qui a bouleversé Philippe

Philippe parle de la place disproportionnée que prend la raison dans sa vie. Il raconte comment, depuis toujours, il se laisse guider presque excessivement par son intellect, au point parfois d’étouffer sa spontanéité. Un épisode marquant de sa vie universitaire lui revient alors : sa rencontre avec Maha, une amie jordanienne rencontrée en faculté de lettres. Étudiante en philosophie et musulmane pratiquante, elle se heurtait violemment aux enseignements d’un cours d’esthétique qui contredisaient les textes du Coran. Leurs échanges au sein de la classe étaient souvent tendus, provoquant de fréquentes prises de bec avec la professeure.

De cette amitié, Philippe garde plusieurs phrases marquantes, dont une qui l’a profondément transformé : « Puisque tu raisonnes si bien, méfie-toi de ta conscience. » Cette réflexion, énigmatique et puissante, l’accompagne encore aujourd’hui et influe sur la manière dont il comprend sa propre vie intérieure.

Philippe explique comment cette mise en garde résonne tout particulièrement dans sa pratique artistique. Il se rend compte que, trop souvent, il intellectualise au lieu d’improviser, qu’il cherche à maîtriser au lieu de laisser jaillir la création. Pour lui, le défi est désormais d’apprendre à lâcher prise, à laisser plus d’espace à l’instinct, à la toile blanche, et moins à la raison omniprésente.

Ce récit dévoile une réflexion sincère, profonde et universelle sur la tension entre la raison et l’intuition, et sur ce que cela signifie de se laisser véritablement guider par autre chose que son mental.