Pour créer des citoyens ouverts sur les autres, leur territoire et la nature, des écoles alternatives expérimentent d’autres pédagogies. L’école « Domaine du possible » en Arles, défend une démarche recentrée sur les envies de l’enfant, la coopération, et l’immersion linguistique.
Jean-Paul Capitani et Françoise Nyssen, le couple dirigeant la maison d’édition Actes Sud (Arles) nous racontent leur expérience.
En plus de leur maison d’édition Actes Sud, Jean-Paul Capitani et Françoise Nyssen ont créé à la rentrée 2015 une école en Arles, « le Domaine du possible ». L’école actuelle semble trop obnubilée par le cumul des connaissances. L’approche est trop virtuelle, déconnectée de la nature, et déficitaire en pratique artistique. Programme, évaluations, contrôles, rapports, inspecteurs… les pauvres profs sont cernés dans ce carcan de méthodes à appliquer — l’éducation nationale crée une société du « comment ».
Et, malheureusement, chez les enfants, cela éteint souvent les lumières de la joie d’apprendre. Peut-être des profs arrivent-ils à se libérer un peu du système éducatif français, mais à l’avis de Jean-Paul Capitani et Françoise Nyssen, il n’est pas réformable de l’intérieur.
Alors comment conserver cette soif d’apprendre ?
Pour Jean-Paul Capitani et Françoise Nyssen, « au lieu de remplir un chaudron, mieux vaut allumer un feu dessous (Aristophane) », en accompagnant l’enfant dans le plaisir d’apprendre à vivre, à se « mettre au monde. Et en partant du principe que l’enfant est bon.
Au lieu de lui appliquer des recettes, mieux vaut construire ensemble, par le dialogue, comme un architecte construit une maison pour les futurs propriétaires, pas la sienne !
Au lieu de râler et de critiquer, ils ont choisi de sortir du système et de se lancer dans l’aventure, il y a trois ans. « Le pessimisme de la raison nous oblige à l’optimisme de la détermination. » En tant qu’éditeur, Jean-Paul Capitani et Françoise Nyssen ont la chance de pouvoir partager et éveiller des envies.
Ainsi, tout un univers éducatif débarque « chez nous », c’est une leçon d’humilité !