Lysiane raconte sa manière très particulière, parfois silencieuse, de communiquer avec ses proches. Après des journées passées à parler pour son travail, elle avoue que, souvent, les mots lui manquent une fois rentrée chez elle. Pour elle, la communication ne se limite pas au verbal : elle passe aussi par les gestes, les attentions et la présence.
À travers l’histoire de son fils, qui enfant disait avoir “mal à la langue” pour éviter de raconter sa journée, Lysiane se reconnaît : elle non plus n’a pas toujours envie de parler après avoir tant parlé pour les autres. Elle explique comment, dans sa famille, l’amour ne s’exprime pas par les déclarations flamboyantes ou les grands discours, mais par des actes quotidiens, parfois minuscules mais essentiels.
Elle revient également sur un moment central de sa vie : l’annonce de son cancer. Son fils s’est alors muré dans le silence, et elle a choisi de respecter cette manière de réagir. Plutôt que de chercher de longues discussions, elle a posé des repères simples et fermes : elle mènerait son combat, et lui devait mener le sien, celui de réussir son année scolaire. Leur communication, brève mais forte, a suffi.
Lysiane relie ce fonctionnement à son histoire familiale : une grand-mère marquée par l’exil, un père peu expressif, une absence d’habitude à verbaliser les émotions. Pourtant, travailler sur sa psychogénéalogie lui a permis de rompre certains silences, d’écrire ce qui devait l’être, et de libérer des zones d’ombre sans jamais cultiver de secrets.
Ce témoignage explore une autre forme de communication, où les mots ne sont pas toujours nécessaires mais où la sincérité, la présence et la loyauté comptent plus que tout. Un regard touchant sur la manière dont on s’aime, parfois sans le dire.