Philippe partage son rapport complexe et nuancé à l’argent et aux biens matériels. Il commence par une prise de position forte : « l’argent fait le bonheur », tout en reconnaissant qu’il lui est difficile de savoir comment en gagner « correctement ». Il revient sur une première partie de vie marquée par une gestion financière chaotique, où il dépensait largement au-delà de ses moyens. Le tournant s’est opéré lorsqu’il a quitté la région parisienne pour s’installer à Mise, une décision qui a radicalement changé sa manière de consommer et de concevoir ses besoins.

Philippe évoque aussi le lien entre dépenses et vide intérieur : pendant longtemps, il a comblé un manque en accumulant des objets. Aujourd’hui, il a su s’alléger de ces besoins matériels, mais conserve un rapport trouble à l’argent, notamment dans le cadre professionnel. En tant que graphiste et illustrateur, il éprouve des difficultés à fixer ses prix, allant parfois jusqu’à douter de la légitimité de ses factures, même lorsqu’elles sont très modestes. Cette gêne le pousse à sous-évaluer son travail ou à offrir plus que ce qui est demandé.

Il revient également sur son expérience passée en tant que directeur de production dans l’édition, où il a refusé pendant cinq ans consécutifs des augmentations salariales personnelles, préférant redistribuer ces montants à son équipe. Ce choix révèle un sens aigu de l’équité, mais aussi une difficulté à s’autoriser une reconnaissance financière individuelle.

À travers ce témoignage, Philippe soulève des questions profondes sur la valeur du travail, la légitimité, et la place que l’argent occupe dans notre équilibre personnel. Un récit honnête et touchant, qui résonnera avec toutes celles et ceux qui se questionnent sur le sens de la réussite et de la reconnaissance dans nos sociétés.
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