Val partage une vision profondément humaine et élargie de la famille, façonnée par son enfance passée au sein d’un foyer ouvert, collectif et solidaire. Issu d’une famille non traditionnelle, où sa grand-mère vivait sous le même toit et où sa mère consacrait une grande partie de son temps aux associations et aux enfants du village, Val a grandi dans une conception du foyer qui dépasse largement le cadre « papa-maman ». Pour lui, la famille est un cercle choisi, éducatif, vivant.
Son rapport à la paternité est tout aussi singulier : devenir père pourrait arriver, mais ce n’est ni une quête ni une nécessité. Il ne voit pas la paternité comme une affaire de gènes ou de transmission d’un patrimoine matériel, mais comme la transmission de valeurs, de savoir-être, de connaissances. Depuis ses 16 ans, il évolue dans l’éducation populaire, dans l’animation, et dans ce rôle de passeur qui lui tient profondément à cœur.
Aujourd’hui, Val a choisi de faire un don de gamètes. Non pas pour devenir père, mais pour permettre à d’autres de le devenir. Il a vu la souffrance de ceux qui ne pouvaient pas avoir d’enfants, et il a voulu aider — tout en attendant la nouvelle loi qui permet aux enfants issus du don de connaître leurs origines. Ce geste, à la fois simple et immense, le pousse à réfléchir à ce qu’il écrira à ces futurs adultes qui voudront peut-être comprendre sa démarche.
Son regard sur l’éducation est fondé sur l’idée d’un collectif : ce ne sont pas deux personnes qui éduquent, mais une communauté. L’éducation, pour Val, n’est pas un enseignement descendant mais un échange constant, où chaque rencontre doit offrir aux enfants la capacité de ressentir, de réfléchir, de développer un esprit critique et de devenir citoyens du monde.
Un témoignage sensible, généreux et profondément humain sur la filiation, la transmission et le sens d’être un adulte dans la société.