Plusieurs étapes de transition sont possibles pour sortir de la logique agricole « contre le vivant » (les
pesticides = « qui tuent »… les « mauvaises » herbes, les insectes, les champignons, etc.). Objectif :
nous diriger vers une agriculture de construction « avec le vivant », proche de « l’organisme agricole ».
Et pour accompagner les agriculteurs dans cette trajectoire, il faut leur offrir plusieurs modalités,
selon les sensibilités.
-> L’agriculture « raisonnée » consiste à limiter l’emploi des pesticides — ne plus les employer
systématiquement, en s’appuyant sur l’observation fine — et à protéger les sols. Elle reste « contre le
vivant », mais en plus doux : « polluer moins pour polluer plus longtemps ».
-> L’agriculture « de conservation » ou « sans labour » tente de recréer de la vie dans le sol. Mais
si on persiste à mettre du Round-Up pour éviter la montée des « mauvaises herbes », on continue à
polluer…
-> L’agriculture « durable » intègre les aspects économiques et sociaux, et l’autonomie sur
l’exploitation : on nourrit les vaches à l’herbe de la ferme, on élève les porcs sur la paille…
-> L’agro-écologie, version Inra et « Ministère de l’agriculture » consiste à rajouter des arbres au
milieu des cultures, à ramener des coccinelles, etc. Ce système reste « mécanique » et réducteur, mais
c’est déjà ça.
-> L’agriculture labellisée Bio consiste à supprimer la pétrochimie. Bien qu’elle soit insuffisante,
elle met le pied à l’étrier pour tout remettre à plat et se diriger vers la « vraie » bio.
-> L’agro-foresterie (avec des arbres) et plus largement, l’agro-écologie au sens de Pierre Rabhi,
recréent des écosystèmes agricoles, en créant une foule d’interactions entre les plantes cultivées, les
animaux domestiques et les sociétés humaines.
-> La biodynamie, développée par Rudolf Steiner, tient compte de la lune et des étoiles, et utilise
des préparations à base de cristaux.
-> La permaculture, une des formes les plus abouties de la bio, donne des rendements agricoles
extraordinaires. Imaginée par un Japonais dans les années 40, formalisée par des Australiens, elle
consiste à recréer un écosystème en mêlant intensément arbres fruitiers, légumes,… et à intervenir
le moins possible. Il s’agit d’une cueillette légèrement contrôlée, un peu comme la pratiquent les
Indiens d’Amazonie, en aménageant très légèrement leur forêt. Très « intensive » en travail, la
permaculture implique beaucoup de main-d’oeuvre (pour la récolte)