Alice, sexothérapeute, partage son approche de la sexualité, bien différente des représentations classiques que l’on retrouve souvent sur les réseaux sociaux. Pour elle, la sexualité ne se limite pas à l’acte en lui-même, mais englobe avant tout l’intimité, le lien à soi et à l’autre. Elle défend une vision où chacun a droit à une sexualité épanouissante, adaptée à ses envies et à ses besoins.
Depuis son adolescence, Alice a toujours été à l’aise pour parler de sexualité, et c’est cette aisance qui l’a naturellement menée à en faire son métier. Aujourd’hui, elle accompagne des couples et des individus dans leur cheminement intime, en les aidant à déconstruire certaines idées reçues et à redécouvrir leur propre désir. Elle met l’accent sur l’importance de la connexion à soi avant d’être en relation avec un autre et insiste sur le fait que la sexualité ne doit pas être perçue uniquement à travers la pénétration.
Intervenant également auprès de femmes touchées par des problématiques comme l’endométriose, le cancer ou la ménopause, Alice explique que ces difficultés ne sont pas nécessairement des « problèmes de sexualité », mais souvent des obstacles à une sexualité normée, centrée sur la pénétration. Elle propose ainsi une autre manière d’envisager l’intimité, où la libido est avant tout un élan vers l’autre, une envie de partage et de plaisir mutuel.
À travers des métaphores simples et parlantes, comme celle du « menu de restaurant », elle invite à repenser le désir : pourquoi se forcer à consommer un plat qui ne nous attire pas, alors qu’il existe une multitude d’options adaptées à chacun ? Pour Alice, il n’existe pas une seule façon de vivre sa sexualité, mais autant de sexualités que de personnes et de couples.
Dans ses consultations, elle encourage à sortir des automatismes et des attentes figées en proposant un exercice radical : mettre en pause toute demande sexuelle et toute pénétration pour se recentrer sur la redécouverte du corps de l’autre, à travers des gestes doux et attentifs. L’idée ? Faire « reset » et revivre l’intimité comme une première fois, pour retrouver un plaisir sincère et libéré des injonctions.
Enfin, Alice rappelle un point essentiel : la sexualité n’est pas un besoin vital. Contrairement à ce que l’on entend parfois, personne ne « doit » avoir des rapports pour survivre. Faire l’amour, c’est avant tout une manière d’être en relation intime avec l’autre, dans un échange émotionnel et sensuel, bien loin de la simple satisfaction mécanique d’un besoin.
Dans cette discussion passionnante, elle nous invite à repenser notre rapport à l’intimité et à envisager la sexualité sous un prisme plus libre, plus personnel et plus épanouissant.