Michel raconte son quotidien de berger, un métier qu’il exerce depuis dix-sept ans et qui a profondément transformé sa vie. Contrairement à beaucoup de gens qui redoutent le lundi matin, lui ne s’est jamais réveillé en regrettant de devoir aller nourrir ses bêtes. Qu’il fasse beau, qu’il soit épuisé, qu’il pleuve ou qu’il traverse des moments difficiles, il se lève toujours avec la même envie : retrouver ses animaux, accueillis par ses chiens qui remuent la queue avec enthousiasme.
Être berger, pour Michel, ce n’est pas un travail : c’est une façon de vivre. Il n’a pas de patron, pas d’horaires imposés. Il vit au rythme de la nature, des saisons, des montagnes. Même lors des jours extrêmes – comme ce jour où il a passé sept heures sous la grêle et la pluie, à plus de 2 000 mètres d’altitude – il ne s’est jamais demandé ce qu’il faisait là. Il pense simplement à allumer le poêle le soir et à veiller sur ses bêtes, qui comptent pour lui plus que tout.
Michel partage aussi des moments tendres, comme cette petite chèvre apprivoisée qu’il a nourrie au biberon et qui vient mettre sa tête sous son parapluie dès qu’il pleut. Pour lui, ces instants valent toutes les récompenses du monde.
Ce métier lui a apporté de la sagesse, de l’apaisement et une compréhension intime de la nature. Il observe comment poussent les arbres, ce que préfèrent ses bêtes, où les mener, comment la montagne vit. Il dort bien, mange bien, n’a aucun problème de santé et savoure chaque minute loin des villes, de la pollution et du stress.
Michel le dit simplement : moins on a de soucis, mieux on vit. Et lui, dans sa montagne, il vit en paix.