L’alcoolisme discret, celui dont personne ne parle

Joselyne évoque la blessure silencieuse qui a marqué son père toute sa vie : son rapport à l’alcool. Elle explique que jeune, il ne buvait pas — c’était un homme cultivé, passionné de lecture et profondément marqué par son expérience dans la Résistance. Mais en s’installant à Lyon, ville de bonne chère et de convivialité, les habitudes ont changé. Très apprécié, toujours prêt à rendre service, il se voyait offrir des verres à chaque déplacement. Peu à peu, sans jamais le revendiquer, il est tombé dans l’alcoolisme, presque par glissement.

Joselyne pense que les racines étaient déjà là, depuis l’enfance : son grand-père, viticulteur, lui faisait goûter l’alcool très tôt. Plus tard, la maladie viendra frapper. Elle se souvient du professeur Vastraten, médecin du travail, profondément en colère face à ce qu’il appelait « une drogue », tant il voyait combien cela détruisait son père.

Avec tendresse et lucidité, Joselyne ne cherche ni excuses ni jugements. Elle partage simplement l’histoire d’un homme sensible, marqué par son vécu, dont le défaut a été l’alcool — un sujet lourd, douloureux, mais qu’elle raconte avec dignité et vérité.