Exposition – « Mythologies languedociennes » – Peintures de Pierre François

Depuis sa grande fresque réalisée en 1992 au collège de Mèze, en collaboration avec le sculpteur sétois Hernan Torres, Pierre François n’a cessé de marquer la vie culturelle mézoise. Au cours de ces 20 dernières années, il a présenté de nombreuses expositions, personnelles et collectives, a illustré deux saisons culturelles, et quelques-unes de ses oeuvres ensoleillées continuent d’égayer les murs de certaines salles municipales.
Au fil du temps, des relations d’amitiés sincères se sont tissées, naturellement.
Si son terroir était Sète, il fut toujours très inspiré par la petite cité mézoise, par ses fêtes traditionnelles, ses animaux totémiques, les joutes et la saint Pierre, qu’il illustra sur des toiles éclaboussées de couleurs.
Six ans après la disparition de Pierre François, la chapelle des Pénitents retrouve son artiste et son poète, son peintre flamboyant qui a réjoui tant de fois son choeur séculaire.
Cette exposition proposera un voyage à travers l’oeuvre de ce magicien d’art hors normes, libre et authentique, ce peintre inclassable qui s’est toujours tenu éloigné des sentiers battus comme des médias. Il était artiste comme on est soleil ou cigale, avec le même naturel, la même évidence, la même force paisible, dira de lui son ami l’écrivain Yves Rouquette.
Ce peintre de la couleur souhaitait la libérer du cadre, qu’elle s’échappe de la toile pour envahir les objets du quotidiens, les emballages, les bus, les poteaux électriques, les livres, mais aussi les enveloppes postales et les pavois de joutes qui furent parmi ses supports de prédilection.
C’est ce foisonnement merveilleux de toiles illustrant une vie méditerranéenne toujours imprégnées de son propre monde mythologique, cette farandole d’objets, de totems au formes féminines, de collages oniriques, d’esquisses poétiques que les visiteurs pourront découvrir tout l’été dans la fraîcheur de la chapelle.
Et l’éternel estivant de la plagette mézoise se retrouvera naturellement dans les toiles du peintre, dans les jouteurs sur la bigue, les bateaux dans la mer et les anges dans le ciel, dans les belles filles à la baignade, dans toute cette volupté des corps comblés, comme un chant d’amour et d’espérance à la beauté du monde.
En 2007, Pierre François est parti comme il avait toujours vécu, à la fois fier et modeste, nous laissant à admirer une oeuvre qui reste largement à découvrir, celle d’un peintre parmi les plus importants, sans doute, de la figuration française de notre époque.